L’intégration des Technologies Numériques et plus particulièrement des objets connectés peut se révéler aujourd’hui incontournable dans les systèmes de soin et le suivi des maladies chroniques (Del Río Carral et al., 2016). Ces objets représentent une opportunité d’autonomisation et d’encapacitation pour les patients qui doivent s’habituer à vivre avec leur pathologie. A travers l’expérience d’une recherche-projet (Findeli, 2015) qui a débuté en 2016, et que nous avons rejoint récemment, nous réfléchissons à la question de l’intégration d’objets connectés dans la prise en charge de l’insomnie. A noter que nous utilisons ici le concept de santé mobile pour désigner les pratiques médicales supportées par des appareils mobiles en ciblant ceux qui incluent un objet connecté. Le développement de telles technologies pose la question de l’impact social qu’il est possible d’observer et de l’appropriation de dispositifs de santé mobile par les acteurs du champ de l’insomnie. Ce qui nous intéresse en premier lieu est le fait de comprendre en quoi une approche de co-conception peut permettre d’encourager l’appropriabilité d’un tel dispositif. Cette recherche a donc pour objectif d’appréhender la dimension sociale des technologies à la fois dans l’appropriation mais aussi dans la conception d’un dispositif de prévention, de suivi et d’accompagnement des patients (Catoir-Brisson, 2018). L’une des finalités du projet, qui comprend des solutions basées sur une médiation humaine et numérique, est la mise au point d’une version numérique de l’agenda du sommeil. Cette démarche renvoie à une transformation des pratiques avec la dématérialisation d’une partie du parcours de soin et pose la question de l’acceptation et de l’appropriation de l’outil par les différentes parties prenantes.