L’augmentation importante des polluants atmosphériques, tels que les particules fines ou les composés gazeux comme les composés organiques volatils (COV), constitue aujourd’hui l’une des principales préoccupations environnementales et sanitaire au niveau planétaire. Les sols agricoles émettent des COV. Toutefois, les processus menant à ces émissions sont peu connus. Différents facteurs peuvent influencer le profil d’émission de COV comme l’humidité, le pH mais également l’activité des microorganismes présents. Cette activité étant probablement dépendante de la diversité microbienne et de la composition de la matière organique du sol (MOS), nous avons testé l’hypothèse, qu’il existe un lien entre les « profils » d’émissions de COV, la diversité microbienne et la composition de la matière organique (MO) présente dans les sols. Aujourd’hui ce lien est très peu étudié et reste encore à démontrer. Afin de contribuer à la mise en évidence de ce lien, le projet DICOV s’est décliné en deux étapes. L’ensemble des échantillons de sol ont été prélevés sur le site expérimental de QualiAgro (SOERE PRO). QualiAgro est un agrosystème épandant depuis plusieurs années maintenant divers Produits Résiduaires Organiques (PRO). Des études antérieures ont mis en évidence que l’apport de produits résiduaires organiques avait des impacts sur (i) la communauté microbienne des sols, (ii) la composition de la matière organique et (iii) les profils d’émission de COV. Dans le projet DICOV, les PRO représentaient la pierre angulaire permettant potentiellement de mettre en évidence un lien entre ces trois entités. Concrètement, la première étape du projet a eu lieu au laboratoire en milieu contrôlé. Un gradient de diversité a été établi par une manipulation des communautés microbiennes selon une approche de dilution-extinction. Des mesures de COV ont été réalisées en parallèle. Les résultats obtenus montrent que la quantité de COV émis est plus importante dans des sols présentant une diversité microbienne faible. D’autre part, ces sols contenant une diversité microbienne moindre, auraient également des profils d’émission de COV différents avec une diversité de composés émis plus faible. La deuxième étape du projet a eu lieu sur le terrain. Tous les mois, pendant un an, des prélèvements de sols et des mesures de COV ont été réalisés sur des parcelles ayant été amendées avec différents types d’amendements organiques. Les résultats obtenus montrent une faible variation des quantités de COV émises au cours du temps, contrairement à la diversité des composés émis et aux profils d’émission.